Côte d'Ivoire

Guillaume Soro – Coms’Zone : De l’osmose à la menace

 « Ceux qui seraient tentés d’enrayer la marche de l’histoire l’apprendront à leurs dépens »

« Les chefs militaires de forces nouvelles savent très bien que tout a une fin et qu’il serait vain de s’opposer à la dynamique de l’unité retrouvée et du respect de l’autorité de l’Etat. Ceux d’entre eux qui seraient tentés d’enrayer la marche de l’histoire l’apprendront à leurs dépens…La récréation est terminée ». Ce sont les mots de remerciement du premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, à ses chefs de guerres pour leur engagement durant huit années de crise sous son autorité. Tout comme son ancien ennemi, Laurent Gbagbo qui prévoit la fin de la crise parce que son quota de morts est atteint, lui aussi annonce la fin du film pour bientôt.Une bien curieuse façon pour le duo de tête de l’Etat ivoirien d’annoncer la fin d’une crise dont le processus n’arrive pas à trouver un second souffle après la dissolution de la commission électorale indépendante (Cei) et celle du gouvernement. Un jeu trouble que les Ivoiriens ont bien du mal à comprendre et qu’ils compareraient bien à une danse de sorciers où seuls les initiés ont leur mot à dire.

Mais à ce jeu trouble, le président a une longueur d’avance sur son premier ministre. Lui est soutenu solidement par sa base politique à la galaxie patriotique. Deux entités qui bousculent actuellement Soro dans ses derniers retranchements. Du côté des forces nouvelles, les murs semblent bien lézardés. Et Soro en a bien conscience. Raison pour laquelle, il n’hésite pas à brandir l’arme de menace contre ceux de ses lieutenants qu’il soupçonne d’être des dissidents. Principalement Fofié Kouakou dont le cas semble devenir un casse-tête chinois pour le premier ministre. Pour faire face à sa fronde, Soro entend commencer le désarmement par Korhogo qui est la zone de commandement de celui qui figure sur la liste noire de l’Onu. Mais avant, une petite menace pour ramollir les biceps de « l’ange exterminateur ». « Ceux d’entre eux qui seraient tentés d’enrayer la marche de l’histoire l’apprendront à leurs dépens », déclarait le premier ministre dans les colonnes de J.A.  Pour être sûr que son message ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, le secrétaire général des forces nouvelles rappelle à chacun le cas du mythique chef de guerre, Zakaria Koné. Une bien piètre gymnastique qui cache mal la crise de confiance qui couve entre certains chefs militaires et leur branche politique. 

Abdelhaziz MAROUFI
Lateral info, Bouaké