Côte d'Ivoire
BLOCAGE DU PRECESSUS DE
PAIX
De la responsabilité de la société civile
Où
sont passés les intellectuels, les artistes, les syndicats et les
étudiants ivoiriens? Crédible alternative pouvant sortir le pays de la
grave crise militaro politique qui bloque son développement depuis 10
ans, la société civile ivoirienne fait son propre deuil. Militants
actifs de partis politiques, les intellectuels ivoiriens sont une race
en voie de disparition. Préoccupés à se faire un nom sur la scène
politique ou à amasser de l’argent, les intellectuels ivoiriens ont qui
quitté leurs bureau, jeté leurs stylos pour se muer en théoriciens de
thèses divisionnistes qui accentuent la crise. On est loin de la période
de fierté apportée par Jean-Marie Adiaffi, le Professeur Niangoran Boa,
Hamadou Kourouma ou encore Bandama Maurice. On retrouve désormais les
écrivains, les philosophes et les historiens dans les laboratoires du
FPI, du PDCI ou du RDR. Ayant perdu toute crédibilité nationale et
internationale, ils n’osent même plus produire une oeuvre. Qu’ils
s’appellent Bernard Dadié, Henriette Diabaté, Barthélemy Kotchy, Jean
Noël Lokou, Sery Bally, Pierre Kipré, Zadi Zaourou ou Bandama Maurice,
tous portent désormais les étendards des partis politiques. Et c’est
bien dommage! Les artistes, qu’ils soient plasticiens, chanteurs ou
cinéastes ont disparu des scènes pour devenir des vautours à la merci
des partis politiques. Des groupes de soutien aux partis politiques.
Alpha Blondy, Tiken Jah, Aicha Koné, Hanny Tchelley, Serge kassy, ne
cachent pour rien au monde leur sympathie pour les hommes politiques. Et
les syndicats? Ils ont disparu des écrans radars. Foncièrement inféodés
aux partis politiques, ayant perdu toute crédibilité aux yeux des
travailleurs, l’on les redécouvre le 1er mai lors de la fête du travail
ou lors du défilé de la fête de l’indépendance. Les puissants syndicats
des enseignants, qui autrefois représentaient un contre-pouvoir, sont
tellement inféodés aux partis politiques que toutes leurs actions sont
soupçonnées. Le champ est désormais libre pour les partis politiques de
faire ce que bon leur semble.
De là à dire que les ivoiriens sont loin de sortir de l’auberge
il n’ y a qu’un pas.
Kouakou Yao
Le Latéral info, Berlin
kouakou_yao@lateralinfo.net
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